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20 LES FOUILLES DU MONT BEUVRAY. Bibracte, en marchant contre les Bituriges, en rendaien le séjour presque intolérable en hiver. Aussi, pour se dé- fendre contre les rigueurs de la température, toutes les habitations étaient-elles enfouies à une profondeur qui variait jusqu'à deux mètres. La seconde cause contribua plus encore à faire aban- ner l'oppidum éduen ; ce fut la fondation d'Autun (Au- gustodunum), bâtie par Auguste, dans un but tout politi- que, et dont les splendeurs durent exercer une attraction puissante sur la population gauloise. Ajoutons l'incendie, dont on retrouve partout la trace au mont Beuvray, et qui vint consommer, sous le règne de ce prince, l'œuvre de la politique romaine. Aucune médaille découverte au Beuvray n'est postérieure, en effet, au premier empereur romain. Mais si l'œuvre de destruction fit disparaître tous les monuments de Bibracte, elle ne put étouffer, dans le cœur du peuple, la vénération que les vieux Gaulois avaient vouée à la montagne sainte des Eduens.Les superstitions dudruidismeet dupolythéisme romain se perpétuèrent sur ce sommet abandonné.Les pierres druidiques etles fontai- nes sacrées demeurèrent l'objet d'un culte fervent et,cha- que année, au retour du printemps, les populations voi- sines accoururent aux fêtes licencieuses de Flore, jusqu'au jour où, suivant la légende, saint Martin de Tours vint étouffer, dans leur berceau , les traditions païennes et chasser de leurs temples les divinités venues de Rome avec les conquérants. Ne pouvant détraire les habitudes du peuple, le christianisme essaya d'épurer l'esprit des fêtes du mois de mai, et l'oratoire dédié à saint Martin devint ainsi un lieu de pèlerinage fréquenté.Plus tard, encore, un couvent de Cordeliers s'établit sur ce sommet désert.Mais, depuis la fin du xviQ siècle, le monastère a disparu à son