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LES FOUILLES DU MONT BEUV1UY. 19 M. Bulliotet portant des traces de brides, nous montrent que l'industrie du chaudronnier auvergnat, qui vient éta- blir son fourneau sur la place publique de nos villages , remonte au temps de la Gaule indépendante. Les fouilles exécutées en 1868 par M.Bulliot,lui avaient permis d'étudier seulement l'industrie métallurgique. L'aimée suivante, il fit d'autres découvertes plus remar- quables,et notamment celle d'un atelier d'émaillerie gau- loise. On ignorait point sans doute que les Gaulois n'eus- sent connu l'art de fabriquer les émaux. Mais, nulle part ailleurs on n'avait trouvé encore des émaux cloisonnés. Cette découverte fit l'objet d'une intéressante communi- cation à la réunion des Sociétés savantes, à la Sorbonne, en 1870. Dans la même réunion, M. Bulliot fit observer aussi que, sur les débris des vases trouvés au mont Beuvray, toutes les inscriptions sont en caractères grecs, ce qui confirme pleinement le récit de César quand il nous ap- prend que les Gaulois se servaient de lettres grecques pour écrire leur langue. [Commentaires, 1. VI, c. 14.) C'est ainsi que les données de l'histoire se trouvent complétées une fois de plus par les découvertes de l'ar- chéologie. Maintenant, comment l'antique oppidum de Beuvray fut-il abandonné ? Suivant M. Bulliot, ce fait tient à deux causes principales : La première fut l'âpreté du climat. Le mont Beuvray est à une altitude de 810 mètres. Les glaces, les neige prolongées pendant de longs mois, les brumes et ces froids ntolèrables dont parlent les Commentaires (1), et que les soldats romains affrontaient péniblement au pied de (1) Livre VIII. 4.