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470                    BIBLIOGRAPHIE.

   — « Mère-grand, oh! dites, dites-nous l'histoire de
Jacques Joli-cœur !
   — « Mon enfant, son père était aussi pauvre que le
tien et il vendait de la laine dans les foires, ils étaient
d'étranges pays nés natifs de Bourges enBerry;mais
le loup leur gagnait la laine à la course , et le métier
n'était pas tout de fleurs. Un jour père et mère disent à
Jacques : « Petiot, nous ne pouvons plus te nourir, tu
« as bonne jambe, bon œil, un corps adroit, va faire ton
« tour de France ; voilà deux écus, et souviens-toi qu'à
« cœurs vaillants rien n'est impossible ! »
   « Et Jacques part. Adroit, laborieux et persévérant,
il devient si riche, si riche, qu'il a château à Bourges,
château dans le Bourbonnais et devient Y argentier au roi.
Mais, hélas ! il ne tarde pas d'éprouver, lui aussi, ce qu'il
en coûte d'obliger plus puissant que soi. Dénoncé comme
traître, trahi, livré par ceux-là mêmes qu'il avait obligé,
il voit ses grands biens confisqués devenir la proie de ses
envieux, qui se sont constitués ses juges. »
   L'homme de cordes, quel beau titre pour un mélo-
drame ! Dennery, s'il l'eût connu, en eût tiré pour le
moins cent représentations.
    Parfois aussi résonne la corde chevaleresque :
    « Un laboureur de la Montée des égaux, vieux guer-
rier rentré dans ses foyers, a rencontré sous sa charrue
des ossements mêlés à des tronçons d'armes dévorés
par la rouille. Pensif, il arrête ses bœufs, dont le dos
roux et blanc fume de sueur, et du bout de l'aiguillon,
il tourne et retourne le fer et les ossements :
   « — Qu'avez vous donc trouvé là, brave homme ?
   « — Ah ! jeune homme, ça me fait pourtant quelque
chose quand l'outil qui sert à gagner mon pain remue les
os de ceux qui ont mangé autrefois ! Mais c'est la guerre,