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                   LA FONTAINE DU DIABLE.                295

 lier-de-Chevrières-de-Pisançon, dont les membres sont
 encore alliés aux plus nobles races, aux Rauzan, aux
 Chastelux, aux Larochejacquelin, comme ils ont aussi
 en partage des qualités éminentes, au nombre desquelles
 il faut inscrire la bienfaisance.
    Un autre beau nom, cher à notre province, s'y trouvait
 également représenté : celui de Monteynard, dont les
 preux ont guerroyé avec héroïsme pour notre pays, en
 des temps très-éloignés. Ce nom a, non-seulement, le
prestige de la vaillance et de l'ancienneté, mais celui de
la grâce et delà vertu, car naguère, on admirait à Gre-
noble, à Lyon et dans son petit château gothique de
Montélier (Drôme), une jeune vicomtesse de Monteynard,
née de Chaponay, un ange de douce beauté, de distinc-
tion,de candeur, une belle âme, dans la plus haute accep-
tion du mot, mais envolée de trop bonne heure au ciel,
laissant sur la terre de charmants enfants, dignes de
porter son nom !
   Que si l'on trouve que je suis un peu sortie de mon
sujet, pour rendre hommage a une ombre d'élite, l'on
veuille bien me pardonner ! —
   Le cortège valentinois s'avançait,aux sons majestueux
des fanfares militaires et aux retentissements graves du
bourdon de la cathédrale et des autres cloches de la ville.
   Les douces voix des adolescents se joignaient, par in-
tervalles, à celles des jeunes filles vêtues de robes blan-
ches et couronnées de fleurs. La première et la plus belle
était mademoiselle de Faventines, notre Madeleine ché-
rie, qui avait été désignée par le sénéchal pour offrir
un bouquet à Henri II, à la tête de ses compagnes.
   Soudain parut le roi : — "Vive le roi ! — Comme on
savait qu'il était bon, ce cri s'étendit sur toute la ligne,
tel qu'une explosion de bonheur.