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226 Lk FONTAINE DU DIABLE.
fontaine du Diable ; mais auparavant, je veux causer
avec vous. Vous êtes donc seule ici; ne vous ennuyez-vous
pas ?
— Je cherche à me distraire, madame, et j'avoue que
j'aime la maison où je suis née.
•—N'êtes-vous jamais allée à Pau? connaissez-vous
le roi de Navarre ?
— J'ai vu le magnifique pays dont vous me parlez,
madame la duchesse, et mes parents m'ont menée une
fois à la cour de Béarn.
— Eh bien ! comment trouvez-vous le prince ?
— Oh ! madame je ne m'en suis guère occupée, préfé-
rant de beaucoup admirer les belles montagnes pyré-
néennes, la verdure des sapins, les jolies petites filles
avec leurs capulets, allant, pieds nus, cueillir des fraises,
s'en rougissant les joues, et me souriant pour montrer
leurs dents blanches. — Cependant, je dois dire à la
louange du roi que tous les paysans que j'ai vus m'ont
fait son éloge, les larmes aux yeux.
La conversation se prolongea ainsi quelque temps,
puis les dames se levèrent, pour se mettre en marche
vers la chaumière d'Yvonne. André était sur la porte. Il
s'élança à la rencontre des nobles visiteuses. Diane sou-
rit , le baisa au front, en caressant comme d'habitude,
ses opulentes boucles blondes.
— Te voilà , mon jeune artiste, dit-elle ; cela te fait-il
plaisir de nous voir ?
— Oh! Madame!... s'écria l'enfant, avec des yeux
qui rayonnaient de bonheur, ma m ère vous attendait tous
les jours, qu'elle va être heureuse !
Yvonne parut bientôt avec Pierre ; leur accueil fut
très-empressé, très-convenable et très-simple, c'est-à -
dire de fort bon goût. La plus jolie vaisselle de leur dres-