Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
218               LA FONTAINE DU DIABLE.

vous viendrez près de moi, avec le père, et nous ne nous
 quitterons plus.
   — André, raconte-nous ta petite excursion à Etoile,
dit Madeleine.
   — Mamzelle... d'abord il faisait bien beau temps, et
c'était plaisir que d'entendre les oiseaux babiller dans les
bois de chênes qui avoisinent le château de Bressac, sur
le chemin dont les détours conduisent au joli village de
 Lavache. Il vous venait des bouffées d'air pur dans les-
 quelles le thym et le serpolet entraient pour beaucoup.
Je faisais un peu l'école buisonnière sur un monticule ou
 sur le bord d'un petit sentier, pour admirer le paysage.
   — Poète aussi, murmura Joseph en souriant.
   — Oh ! si tu avais été là, mon frère, comme tu aurais
joui ! Enfin, je me dis pourtant que madame Diane m'at-
 tendait peut-être ; je pensai à mes travaux futurs et je
 crus me sentir des ailes. Je volais, je volais à travers la
 distance, lorsque tout à coup,je me trouvai devant le
 castel d'Etoile.
    — Madame Diane, s'il vous plaît?
   — A-t-il de la chance, celui-là ! Aller droit vers la
 belle duchesse! C'est peut-être que l'on veut en faire un
 page... il est assez gentil après tout!.. Viens donc, blon-
din, ajouta le valet, sans se douter qu'il me donnait mon
vrai surnom.
   J'étais un peu troublé à l'idée de me trouver devant la
grande dame; aussi, je ne sais trop par quels couloirs on
me fit passer. Mais, Jésus-Dieu! je crus être en paradis,
lorsqu'on ouvrit la porte du salon dans lequel se trou-
vait madame Diane. C'est si magnifique ! c'est si beau!
plus beau encore que chez vous, mademoiselle Madeleine,
Mais le luxe de l'appartement disparut pour moi, lorsque
je vis l'admirable duchesse. Tout de suite, je tombai Ã