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124                      LE MYTHE D'iO.

en particulier, a été signalée au public français par un
travail très-étendu de M. Georges Perrot, dans la Revue
Archéologique (1). Au point de vue mythologique, elles
n'apprennent rien, et la fantaisie de l'art hellénistique s'y
est donné pleine carrière.
   Beaucoup d'autres représentations artistiques ont été,
par erreur, rattachées au mythe d'Io. M. Engelmann ré-
fute, chemin faisant, ces fausses attributions ; c'est la
partie critique de son travail. Les dernières pages pas-
sent en revue les statues ou peintures que nous n'avons
plus, mais qui nous sont connues par les anciens , et
aussi les dessins imaginaires que décrivent Moschus et
Virgile. Tout cela est examiné dans la troisième partie
de mon mémoire.
   M. Engelmann tire de l'étude de ces divers monuments
deux conclusions : la première, c'est qu'aucune peinture
de vase ne représentant Hermès endormant Argus avant
de le tuer, et ce détail de la fable ne se voyant que sur
une peinture d'Herculanum, il n'appartient pas au mythe
primitif. En effet, Eschyle n'en parle pas, et nous le lisons
pour la première fois dans Apollodore. C'est donc une ad-
dition due aux temps hellénistiques, lorsque le sens de la
harpe primitive étant perdu, on supposait Argus tué d'un
coup de pierre, ce qui était difficile si ses cent yeux eus-
sent été ouverts.
   La seconde conclusion est relative à la forme sous
laquelle les artistes représentaient Io. Sur tous les vases
à figures noires, c'est une vache ; c'est une vache encore,
sur deux vases à figures rouges ; mais sur les dix autres
c'est une jeune fille les cornes au front. C'est toujours
une jeunefilledans les peintures murales ; enfin sur l'unique

 (1) Cahier de Juin 1870, p. 387.