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HO LE MYTHE B'iO. mère à la fois, représente Marie; dans l'autre, Prométhée est l'image de l'humanité coupable et punie, du premier homme châtié de son orgueil, et alors lo est sa compagne Eve, à qui est réservé l'honneur de le délivrer de son sup- plice par un de ses descendants, fils de la femme et fils d'un dieu. C'est, nous l'avons dit, le point de vue de la plupart des contemporains, sauf M. Guiraud, qui, expli- quant Prométhée d'après le second système, voit pourtant dans lo « la terre, qui a participé en quelque sorte à la faute de l'homme, et qui attend sa délivrance de celle de Prométhée. » Nous reconnaissons l'idée de Macrobe ; mais ici elle a lieu de surprendre. Ces deux systèmes, du reste, se ramènent aune sorte d'unité si l'on se rappelle que dans le langage des docteurs du christianisme le Christ est souvent appelé le nouvel Adam, et Marie la nouvelle Eve. Pour nous en tenir à ce dernier point, le rapprochement de la femme qui aperdu le monde et de celle qui l'a sauvé revient sans cesse dans l'Ecriture et dans ses interprètes. La première Eve, après son châtiment, reçoit la promesse du rédempteur, la seconde la réalise. On a donc pu les voir toutes deux dans ce personnage d'Io, d'abord persécutée et malheu- reuse, puis réhabilitée et glorifiée par cette maternité divi- ne qui dès lors lui était promise. Ils contiennent, du reste, un fond commun et reposent sur le même principe, c'est que l'antiquité païenne n'a point ignoré complètement les idées qui ont fait l'attente et l'espérance du monde juif avant de faire la foi du monde chrétien. Si l'on admet ce fait, de quelque manière qu'on l'explique, on ne s'étonnera pas de trouver dans la poésie et dans la mythologie les traces des promesses faites au genre humain aux premiers jours du monde et des prédictions que l'on retrouve plus tard dans la bouche