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                  NOTICE SUR JfiAN DE VAUZftLLES.                      fil

Henri II. Ce qu'il y a de certain, c"est que lors de l'en-
trée solennelle de Henri et de Catherine de Médicis à
Lyon, en 1548, les princes et princesses de la cour le
comblèrent de faveurs et de prévenances (22), et que,
cette même année, il servit au roi d'intermédiaire auprès
de FArétin, dont plus d'un potentat, moitié par politique,
moitié par goût, recherchait les productions et l'amitié.
Il procura au roi un ouvrage inédit de celui qui s'inti-
tulait le Fléau des Princes, la Horatia tragedia (23),
restée manuscrite.
   L'Àrétin (Pietro Aretino), auteur extravagant que le
cynisme et la vénalité de sa plume devaient promptement
et justement décréditer, jouissait alors, non-seulement
en Italie, mais dans toute l'Europe, d'une immense ré-
putation. Il s'était fait par ses satires d'implacables
ennemis; mais il comptait aussi d'ardents apologistes.
Ménagé par les papes, comblé de présents par les sou-
verains, chéri des artistes, il s'était retiré à Venise, où
les plus grands personnages venaient lui rendre visite ;
plusieurs d'entre eux, et des plus illustres, entretenaient
même avec lui une correspondance qui a été recueillie,
et qui est conçue de part et d'autre, dans les termes de
l'adulation la plus outrée (24). Enfin plusieurs médailles

   (22) « Quei gran favori et carezze fattemi da Principi et Princi-
pesse in questa sontuosa intrata fatta al nostro Re Henrigo in questa
sua città di Lione. » (Lettere scritle a Pietro Aretino, libro secontîo,
p. 414).
   (23) Lettere di Pietro Aretino (In Parigi, 1609, 6 vol. in-8°, liv. IV,
p. 275 et suiv. ) La Horatia (Venise, 1546) était une tragédie en vers
libres que l'Arétin appelait son chef-d'œuvre, et qu'il avait dédiée à
Paul III.
   (24) Dujardin dit qu'en publiant ces lettres , l'Arétin voulut prou-
ver le commerce que les plus grands hommes de son temps entrete-
naient avec lui. « On pourrait même croire, ajoute-t-i!, que l'Arétin