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                  ça   L'ASCIA DES ÉGYPTIENS.               13

 des amulettes chrétiennes , ou parce qu'ils étaient af-
 filiés ou protecteurs de sectes chrétiennes. Le prêtre de
Borne et d'Auguste pouvait parfaitement être d'une asso-
 ciation dont les emblèmes étaient d'origine chrétienne ou
isiaque ; à ses yeux, ce n'était qu'un titre de plus aux fa-
veurs célestes. L'exclusivisme en matière de religion
n'était pas le fait de la société romaine : ses proconsuls
élevaient des temples à tous les dieux locaux dont le culte
était en honneur dans leurs provinces. Je le répète, si la
doctrine de Jésus n'avait menacé l'organisation romaine,
il aurait eu ses temples officiels tout comme Osiris, Bac-
chus et autres dieux de provenance étrangère. Qu'on ne
soit donc pas étonné de rencontrer, surtout dans les pro-
vinces des colonies éloignées des centres, les symboles
les plus disparates, les emblèmes les plus opposés, réunis,
confondus.
    C'était d'ailleurs l'époque où les conquêtes romaines
avaient fait fusionner les religions de tous les pays. C'était
la grande vogue des mystères, des initiations, des sectes
gnostiques ou isiaques ; c'était la mode des sigles, des
monogrammes, des sens cachés et des représentations in-
génieuses, qui, sous des apparences simples, présentaient
des sens compliqués.
    D'ailleurs, s'il s'agit simplement d'une association,
comme Font proposé simultanément plusieurs archéolo-
gues, notamment M. le baron Durand de Fontmagne et
M. Genin, membre de notre société littéraire, les difficul-
tés religieuses se trouvent, sinon écartées, au moins adou-
cies. Et qu'on n'oublie pas quelle force avaient à ce
moment ces immenses sociétés de secours mutuels, qui
avaient en propriété des temples et des maisons de cam-
pagne pour se réunir, qui offraient des statues équestres
à leurs présidents, qui ont enfin donné naissance à ces