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DES TOMBEAUX GALLO-ROMA!NS. 467 convertis au christianisme, la croix cessa d'être un objet d'horreur, et ne fut plus regardée qu'avec respect (1). Il est à remarquer que c'est probablement pour arriver à ce résultat qu'il a été jugé nécessaire de modifier la représentation de la croix, et de lui donner la forme con- ventionnelle que nous voyons aujourd'hui. L'instrument réel du supplice étant le tau ou double potence, ayant la figure d'un T T etYascia, par l'ensemble de sa forme, offrant déjà quelque rapport avec cette figure, il ne serait pas impossible que ce fût pour éviter cette espèce de similitude que les lapicides aient exagéré cette prolongation du manche au dessus de la lame, au point d'en faire un ornement déjà en usage (2) et donner à Yascia représentée sur les tom- beaux la forme conventionnelle que l'on remarque. Car il faut observer que cette prolongation exagérée se trouve sur des tombes dont les inscriptions renferment des pen- sées tellement épicuriennes qu'il est impossible de les at- tribuer à des chrétiens. Nous citerons, à ce sujet, la tombe de Septimia Gemina au haut "de laquelle figure (1) Dès le temps de Constantin, le signe du Christianisme était composé de deux lettres grecques le x et le p disposées ainsi : il fut ensuite modifié en se rapprochant de la figure de la croix : on le trouve quelquefois ainsi figuré •f (2) Voir ce que nous ayons dit de la statuette de Jupiter Taranis du Musée de Lyon, page 125.