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DES TOMBEAUX GALLO-ROMAINS. 441 mule par laquelle il élevait, dédiait et consacrait à jamais ce tombeau, fait de ses propres mains, à la mémoire du défunt, dont il répétait à haute voix les noms et les titres qui devaient y être gravés. Aucune inscription marquée de Y ascia ne viendra dé- truire notre opinion ; bien plus, elle est confirmée par tou- tes les formules SVB ASCIA. Que signifierait, en effet, de graver sur un monument la forme emblématique de l'instrument qui a servi à le tailler, si ce n'est pour indiquer qu'on s'est servi de cet instrument pendant la cérémonie de la dédicace, et com- ment celui qui dédiait le tombeau pouvait-il pendant cette dédicace, se servir de l'instrument qui avait été employé à le tailler et à le placer, si ce n'est pour faire le simulacre de le tailler et de le placer lui-même, à l'intention de la personne à qui il le donnait comme étant l'œuvre de ses propres mains. Remarquons aussi que si à Lugdunum on se contentait de graver sur le tombeau un des instruments qui avait servi à le tailler, parce que celui-ci les représentait tous, il était des localités où l'on gravait sur la tombe les au- tres instruments employés à élever et à placer la tombe. A Arles, presque toujours à côté de Yascia, se voient le niveau et le fil à plomb (1). Cette réunion de tous les ins- truments dont s'est servi le dedieator pendant la cérémonie de la dédicace en dit assez. Tout le monde sait quelle importance les anciens atta- chaient à la cérémonie des funérailles. La tombe, presque toujours en forme d'autel, comme nous l'avons dit, était (1) Le niveau et lefilà plomb étaient aussi des ascia, car nous avons vu que c'est un mot générique qui n'appartenait en propre à aucun instrument d'une forme déterminée.