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DES TOMBEAUX GALLO-ROMAINS. 439 pour la personne à qui les héritiers voulaient le dédier ; c'est ce qui semble contredire entièrement l'interprétation du savant auteur des INSCRIPTIONS ANTIQJJES DE LYON. De même, nous ferons observer qu'un monument funè- bre de notre musée lapidaire, monument qui n'a jamais eu d'inscription, n'en porte pas moins 1'«scia pravéesurle couronnement. Est-ce ua tombeau resté inachevé ou pré- paré d'avance pour la dédicace ? L'existence de ce monu- ment au musée de Lyon (1 ), semble bien contraire à l'in- terprétation de Reinezius. Quoi qu'il en soit, il n'est pas moins certain qu'affirmer que DEDICARE SVB ASCIA n'est autre chose que s'ap- proprier un monument dès le premier coup de marteau, ou, autrement, élever un tombeau neuf, c'est-à -dire n'ayant jamais servi à personne, c'est ne donner qu'une interprétation incomplète. Préparer ce qui était nécessaire pour l'érection du mo- nument, se procurer le bloc, ou dans les carrières ou dans les entrepôts des marchands, en désigner la forme, en donner les dimensions , le livrer aux ouvriers, choisir l'emplacement de la sépulture, en faire l'acquisition, tout cela est fort bien exprimé par le posuit ou le ponendum curavit, mais n'explique point le SVB ASCIA DEDICAVIT. Cette dernière cérémonie était bien plus importante et devait entraîner une certaine solennité. Ne voyons-nous pas dans certaines inscriptions que la famille a tout préparé pour l'érection du monument, a choisi la pierre, désigné l'emplacement du tombeau, puis le principal personnage est venu en faire la dédicace ? (1) Inventaire Comarmond, n° 313.