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438                ÉTUDE SUR LA DÉDICACE

«  indiquant qu'il avait reçu dès sa destination primitive
«  une consécration éternelle. DEDICARE SVB ASCIA
«  n'est donc, à mon sens, que s'approprier un monument
«  dès le premier coup de marteau, ou autrement élever
«  un tombeau vierge et n'ayant jamais servi à personne. »
   M. de Boissieu a parfaitement raison en ce qu'il dit de
l'importance que les anciens attachaient à avoir un tom-
beau neuf et fait exprès pour eux. Mais si le SVB ASCIA
DEDICAVIT avait eu seulement pour but de faire connaî-
tre à la postérité que tel tombeau était neuf et fait exprès
pour le défunt, que faudrait-il donc penser de cet innom-
brable quantité de tombes de personnages importants
qui ne portent point cette formule ? Faudrait-il les regar-
der comme des tombeaux ayant déjà servi à d'autres,
et ayant été regrattés?
   Mais à Lyon , où cette dédicace est le plus fréquem-
ment employée, le nombre des monuments dédiés SVB
ASCIA n'est que de la moitié ; un très-petit nombre se
trouve en Provence, un tiers à Bordeaux, et en Italie on
n'en compte que sept.
   Que devient cette préoccupation des anciens, sïnquié-
tant de leur tombe de leur vivant et ne s'en rapportant
pas toujours sur ce point à la piété de leurs héritiers?
 Comment, cet usage des Eomains tenant à honneur d'avoir
un tombeau neuf, aurait pénétré jusqu'en Asie, puisque
les évangélistes en font mention, et on n'en trouve que
 sept en Italie? cela n'est pas possible, le SVB ASCIA
 DEDICAVIT doit dire autre chose.
   Nous comprenons parfaitement que du temps des Gallo-
 Eomains il devait y avoir, comme de nos jours, des ateliers
 de lapicides, dans lesquels on trouvait des cippes funèbres
tout prêts et aux quels il ne manquait que l'inscription.
Ceux-ci étaient bien neufs, mais n'avaient pas été fait exprès