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CHRONIQUE LOCALE. 399 correspond. — Voulant peindre de vieilles choses et de vieux sujets, le peintre était trop amateur, trop véritable- ment artiste, pour employer les procédés modernes et vul- garisés. — Les tours de force de ses mains sont à la hauteur de son imaginative. — Le dessin, la couleur, la composition, le coup de brosse rappellent tour à tour le faire d'Alber Durer, de Callot, de Wouvermans... Quand M. Lavergne aura achevé sa collection et qu'elle aura paru, comme nous y comptons bien, à la prochaine exposition de la Société des amis des arts, nous nous réser- vons d'en faire une étude plus complète et plus technique. Nous aurons aussi à parler un jour de sa galerie, qui renferme peut-être deux des plus beaux tableaux des maî- tres anciens. En attendant, il nous a paru intéressant d'ap- prendre au public artistique qu'au milieu des préoccupa- tions de la politique, au milieu de nos troubles sociaux, il existe dans notre ville un sage et un artiste, qui, le pinceau à la main, chevauche voluptueusement sur le palefroi de Merlin, et, pour se distraire, se prend corps à corps avec les dragons et les monstres amphibies. V. F . CHRONIQUE LOCALE" Est-ce fini? a-t'onassez tourné autour de l'urne de Pandore ? l'a-ton as- sez bourrée de sottises et d'absurdités? — oui? eh bien, clouez, emballez et qu'il n'en soit plus question. L'expérience est faite, et bien faite. Jean de Bavière a eu tous les hon- neurs ; vous êtes satisfait, radieux, et nous aussi. 0 pauvre cité adorée, chère et bonne ville de Lyon, jadis si brillante et si fière, toi qui avais si grande prestance et si grand nom, qu'as-lu fait de tes Chaponay, tes Villars, tes Varey, tes Thomassin, tes Sala, tes Sève, tes Prost de Royer, tes Tolozan ? qu'as-tu fait de tes Puzy, tes d'Hcrbou- ville, tes Bondy, tes ïournon, tes de Brosses, les Gasparin ? regarde. Et nous t'aimons, pourtant, comme on aime une pauvre malade folle, pâle, en délire, dont les plus honteuses souillures ne rebutent pas !cs fils tendres et respectueux. — Les représentants de l'émeute du 30 avril, à la Guillotière, passent en ce moment devant le conseil de guerre, siégeant à Lyon. Rien de saillant, ni faits, ni figures, ni caractères ; médailles frustes, types effacés. De tels émeutiers savent tuer mais non administrer, cela rassure pour l'avenir. — Un décret du président de la république française, du 31 octobre, annule la délibération du conseil d'arrondissement de Lyon du 20 du même mois comme dépassant la limite de ses attributions. — On signe en se moment une pétition à l'assemblée nationale, à l'effet d'empêcher que le chemin de fer de Lyon à Sathonay soit exploité par une Compagnie dont on craint que les intérêts ne soient pas français. — La disette de monnaie a été si grande que l'or s'est payé 26 fr. 50 le mille ; puis 20 fr. puis 14 et que les bonnes n'allaient plus au marché faute de pouvoir faire prendre des billets de banque aux naïfs habitants de la campagne. —l'Exposition universelle de Lyon, s'annonce sous les meilleurs auspices. De toute l'Europe arrive l'assurance des plus vives sympathies ; le 3 no- vembre, M. Thicrs a reçu M. Daboimeau, président du conseil d'ad-