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                          BIBLIOGRAPHIE.                          393

dresse. C'est un ineffable chant de cygne. Maintenant,
nous allons écouter l'aigle. L'aigle a été prophète dans ce
navrant sonnet : 'Sur un volume de Ronsard :
        Hélas ! nous sommes nés en des jours violents !
        Le passé meurt, — géant qui s'est ouvert les veines, —
        Et le présent nourrit de lâchetés malsaines
        L'avenir au maillot dont il corrompt les flancs.
        Meurent les seins féconds et les mamelles pleines !
        Nos fils boiront la honte et les affronts sanglants ;
        On les verra traîner sous des cieux insolents
        Leurs fronts lourds de mépris et leurs bras lourds de chaînes.
        Pour nous, tout près de voir le grand sol des aïeux
        S'effondrer sous nos pieds, sauvons du moins nos dieux,
        Les gais sonneurs d'amour, les charmeurs de souffrance.
        Héros bruyants, poussière emportée au hasard,
        Vous serez oubliés, cependant que Ronsard
        Vivra pour dire où fut le beau pays de France.

   Et vous aussi, maître, vous vivrez toujours dans une
immortalité glorieuse, bien mieux que votre ami Ronsard,
qui n'avait fait que balbutier agréablement notre langue,
tandis que vous, vous la chantez, sur votre mélodieuse
lyre ! — Marot et Ronsard, pour lesquels vous avez une
prédilection, sont vos ancêtres du côté de l'esprit gaulois,
mais combien ils doivent être fiers de leur petit-fils qui
les dépasse et reste toujours lui-même !
   Que je voudrais pouvoir citer toutes les choses ravis-
santes renfermées dans les Diables bleus! La villanelle
d'Aline est une idylle d'une fraîcheur à rappeler les roses
cueillies sous les baisers du matin ; son rhythme est des
plus légers, des plus coquets, des plus gracieux; j'ai un
petit penchant pour elle ;
            La neige a couvert tout entier
                 Le sentier