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            BIBLIOGRAPHIE.

Nous avons deux jolis ruisseaux
Où l'on peut se noyer sans peine ;
Ils portent d'assez fiers bateaux,
Et fourniraient de belles eaux
     A votre Seine.

Nos huttes sont en fin moellon ;
L'art pour l'art y tient peu de marge ;
La mouche à miel y vit en long
Sans jalouser votre frelon
     Qui vit en large.

A part mains gueux à peu près nus,
Nos naturels portent du linge ;
Leurs types, qui vous sont connus,
Vont de Maritorne à Vénus,
    De l'ange au singe.

On voit là, tout comme chez vous,
Des dames plus ou moins fidèles.
Des maris plus ou moins jaloux
Et des chasseresses d'époux,
    Plus ou moins belles ;

Des petits-vestons presque sots,
Des robes rouges presque graves,
Des habits noirs presque dévots,
Des caissiers, — peut-être idiots,
     Mais presque braves ;
Des fats choyés, des cœurs trahis,
Du rire en deuil, du deuil en fête,
Et pas mal d'esprits enfouis.
(Non plus qu'ailleurs, en mon pays
     Nul n'est prophète).
On y mange à peu près son pain,
On y boit à peu près son verre,
On y vit à peu près son train,
On est même à peu près certain
    D'aller en terre.