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384 LITURGIE. les nouveautés (cette répulsion honorable n'existe plus) ou à cause du caractère de ce morceau, indiquant une ac- tion et un dialogue, et non, comme les autres proses en usage, une exposition de la fête. Jusqu'à présent, on avait conservé une prose spéciale pour la grand'messe de Pâ- ques, une vraie prose, sans pour cela se priver de la cu- rieuse pièce du moine Wippo, qui s'arrangeait mieux avec l'office des vêpres et la procession. Dans la prose des morts, Dies irœ, on a eu soin de mettre au 3 e vers solves seclum in favilla, le vers Teste David cum sybillâ ; c'est pour obéir à un mot d'ordre de dom Gué- ranger, un enfantillage. L'abbé de Solesme a avancé que la secte janséniste avait introduit la suppression de ce témoignage de la sybille, et on l'a cru sur parole. C'est une erreur à ajouter à d'autres qu'il a commises ; il existe plusieurs variantes sur le texte de cette prose, toutes bien antérieures à Jansénius et à Port-Royal, qui en est fort in- nocent. Dans l'office de saint Denis, premier évêque de Paris, on n'a pas adopté franchement cette monstruosité histo- rique, chère aussi à dom Guéranger et à la coterie de Y Univers, qui fait de cet évêque et de saint Denys l'Aréo- pagite un seul et même personnage, en donnant ainsi un démenti à saint Grégoire de Tours, mais on l'a glissée adroitement dans le courant de l'office. Cette erreur de chronologie tient à tout un système de reprendre les lé- gendes les plus invraisemblables et de les présenter comme autant de faits authentiques. Les contes pieux du moyen- âge avaient leurs bons côtés entant que contes et comme lectures édifiantes, préférables à coup sûr à nos romans à trucs. Présentés comme base d'une histoire hagiologique, ils sont déplorables : leur évidente fausseté prête à toutes sortes de plaisanteries et compromet les vrais récits ; qui