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ÉTVbÉ sun LE PATOIS LYONNAIS. 349 Les Italiens, à l'instar des Grecs, leurs devanciers, Al finger pronti all'ingannar accorti (1) sont maîtres passés, on le sait, dans cet art que pratiquait avec tant de succès le mendiant de Sterne, l'art de prendre les mouches avec du miel et les hommes (et bien mieux en- core les filles d'Eve) avec des louanges. C'est un glimu qui manque rarement son effet. Ceux auxquels il est tendu acceptent d'ailleurs si bonnement l'encens, que ce serait dommage de les priver d'une denrée qui coûte si peu, et rend au donateur tant de profit. Toutefois, il faut convenir que les courtisans, ceux surtout qui sont poètes,abusent parfois étrangement de la permission. Oyez plutôt : C'est à sa jeune souveraine, Marie de Médicis, la future reine do France, femme de Henri IV, que s'adresse en ces termes flatteurs, notre artiste en concetti : Ogni cosa creata, vergina serenissima divinn, Alla vostra beltà s'inchina ; Ne pur il cielo ha Stella Ch'apar divoi sia bella ; Ma di lumi maggiori anco il vincete, L'Alba nel viso e'I Sol negli occht avete ! Rin qu'a vo vair parutrc, o raïna de biautô, Polaï tôt ce que fut in eu mondo creô ; O ne se vet ou cier si brillanle-z-ete!le Qu'ouprès de voutros is ne parussian moins belle; Ouprès de voutron teint lo jor est sins écliat ; Venus mêma rindrit lez orme sln combat. Que pot faire lo jor et la nature intiri, A que retrove in vo l'Auroraet la lumiri (2)? (1) Habiles à dissimuler, flatteurs et traîtres. (2) Les poêles et les amoureux ont de tout temps aimé cette fiction, de bjet de leurflammeétcij.nant par sa présence les feus de l'astre du jour.