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CHASSE A LA GRIVE. 305 C'est donc la calomnie, ce monstre qui rase la terre, grandit, éclate et tue, musique de Rossini, la calomnie, l'infâme qui a frappé Pisistrate, Omar, Amrou, Louis XI, François I er , paroles de Victor Hugo, Concini, Bonnivard, Landais, Bolomier, j'en saute, c'est la calomnie impure qui a souillé la grive et non la médisance, sa non moins dangereuse sœur. Rendons-lui donc justice à cet oiseau charmant; ne lui prêtons pas un de ces vices honteux qui dégradent l'huma- nité ; c'est bien assez de l'ivresse de l'homme dans le monde sans y ajouter celle de cette aimable créature. A la pantière ou au fusil, la chasse à la grive est char- mante ; qui pelote ce gibier dans une vigne à échalas est un fin tireur, un maître. La grive est élégante de forme, jolie de couleurs, vive et enjouée de caractère, délicieuse au goût. Allons, de grâce, confrères en saint Hubert, mangeons-la, mais ne la ca- lomnions pas. Aimé VINGTRINIER.