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278 LA VALBOKE. les murs de la ville d'Alesia (1) : César l'y suivit et n'hé- sita pas à assiéger cette ville défendue par les quatre- vingt mille soldats de Vercingétorix ; deux cent quarante mille Gaulois accoururent au secours de Vercingétorix. Il y eut là des efforts gigantesques, mais la valeur des assiégés et de leurs auxiliaires fut impuissante ; les trois cent mille Gaulois se brisèrent contre les retranche- ments de César et le courage des légions. Vercingétorix, voyant qu'i 1 faut céder au sort, se couvre de ses plus belles armes, sort de la ville sur un cheval magnifique- ment enharnaché, et après l'avoir fait caracoler autour de César, qui était assis sur son tribunal, il met pied à terre, se dépouille de ses armes et va s'asseoir en si- lence aux pieds du général romain. La brusque appa- rition de l'Avernien, son air martial, sa jeunesse, causè- rent parmi les spectateurs un saisissement involontaire ; César n'avait pas assez de vertu pour apprécier la noble conduite de Vercingétorix ; il l'accabla d'injures, quoi- qu'il fût sans armes, et le ât charger de chaînes. Cet illustre chef, l'honneur des Gaules, fut conduit à Rome; on le promena dans les rues, et, après avoir servi de jouet à la populace, il tomba sous la hache du bourreau comme un vil criminel. » La version de la reddition de Vercingétorix, que rap- porte ici M. Blanchon, est celle de Plutarque (César, xxx) ; elle est différamm^nt écrite par Florus (III, x, 26) et par Dion Cassius (XL, XLI), dont nous préférons citer les paroles : « Après cette défaite, Vercingétorix, qui n'avait été ni pris ni blessé, pouvait fuir; mais, espérant que l'amitié qui l'avait uni autrefois à César lui ferait (2). Le texte de César précise : « Alesia, quod est oppidum Man- dubiorum. » Les Mandubiens habitaient le pays qui est aujourd'hui la Côte-d'Or.