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LES CHASSEURS BE RENNES. 273 puissance et une énergie surhumaine. J'en fis une mon- tagne ! Puis je tombai, épuisé et je perdis connaissance. XLII Quand j'ouvris les yeux, le docteur était à mes côtés et venait de me faire une saignée. — Vous ici ! m'écriai-je ; ah ! voilà qui est bien ! Et maintenant, nous allons vendre chèrement notre vie ! — Calmez-vous, mon ami, calmez-vous, médit le doc- teur, à demi-voix. Jean! ajouta-t-il en se tournant vers mon domestique, qui était debout derrière lui avec trois ou quatre paysans, approchez le brancard et portez-le doucement à la maison. En ce moment, Y Angélus sonna au clocher du village, et mes yeux tombèrent sur le Rocher désert, qui, debout au milieu des vignes, s'empourprait aux derniers feux du soleil couchant. On me mit sur une civière, et je m'endormis au balan- cement des hommes qui m'emportaient. Pendant trois semaines, je luttai entre la vie et la mort, et j ' a i à peine gardé le souvenir de ce qui se passa. Je me rappelle seulement la bonne figure du docteur, qui ne quittait ni jour ni nuit le chevet de mon lit, et les pas discrets de mes domestiques exécutant silencieuse- ment ses ordres. Ma convalescence fut longue. Chaque fois que je vou- lais entretenir le docteur cle nos aventures, il détournait la conversation. — Plus tard, me disait-il; quand vous irez mieux. nous parlerons de cela. !8