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2(54                i.i:s <:!USSEUKS DE i;!ï^-Œ-i.

«    venus, je protestai contre an procédé aussi peu con-
te   forme aux lois de l'hospitalité , et je réclamai
«    modestement un gîte pour la nuit. Pendant que l'on
«     discutait mes propositions, je vis venir à moi une
«    vieille connaissance, Patte-de-Tigre, qui fournit des
«     explications sur mon identité et me fit attacher à un
«    piquet, où je restai jusqu'au lendemain matin. Avant
c    l'aube, on leva le camp et l'on se remit en marche en
«    remontant la Saône. J'eus beau demander à continuer
«     ma route, on ne m'écouta pas, et, bon gré mal gré, il
«     me fallut suivre la bande, qui, par un temps atroce,
«    me ramena, avant la nuit, dans le voisinage de mon
«    point de départ. Mon avis est qu'il ne faut jamais r é -
«    sister à plus fort que soi, et accepter avec satisfaction
«    les événements comme ils se présentent.
      « Chemin faisant, je parvins à entamer conversation
«    avec quelques-uns des chefs, et j'appris que j'étais au
«    milieu d'une bande d'émigrants marchant à la con-
«    quête de Solutré et des mines de silex. Ils descendaient
«    des montagnes du Bugey ou de la Suisse, et Patte-de-
«    Tigre, qui les avait rejoints dans sa fuite, leur servait
«    de guide et d'espion, le lâche et le traître !
     « Je pris bien vite mon parti de ce contre-temps, car le
«    hasard me venait merveilleusement en aide pour corn-
«    pléter mes études ethnographiques. Mes nouveaux
«    compagnons étaient, non plus des Mongols, comme
«    les chasseurs de rennes de Solutré que j'avais quittés
«    la veille, mais de robustes Aryens, venus je ne sais
«    d'où, à travers l'Europe, et portant vers l'occident les
«    premiers flots de l'invasion celtique. Je saluai en eux
«    les avant-coureurs de la civilisation et du progrès !
  « Vous remarquerez, en passant, que ce fait est du plus
« haut intérêt. Je ne crois pas, en effet, qu'on ait jamais