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LES CHASSEURS DK RENNES. 263 « moi, exposé à toutes les souffrances et à toutes les « privations. Mais, franchement, c'est votre faute, et si « vous aviez consenti à me suivre, rien de tout cela ne « serait arrivé. « Reprenons les événements au jour de notre se- rt paration. « Réalisant mon projet, j'eus le plaisir, en vous quit- « tant, de descendre, parune admirable matinée, vers les « rives de la Saône ,fme proposant de marcher vers le « sud, aussi loin que les circonstances le permettraient « et d'explorer à tous les points de vue ce monde qua- « ternaire, qui, à chaque pas, m'offrait les plus curieux « sujets d'étude et d'observations. « L'air était frais, la marche facile, l'appétit excellent, « et j'eus les plus douces joies pendant cette première « journée d'exploration. Le soir arriva avant la fatigue, « et j'allais, à mon grand regret, faire ma première « halte et chercher un gîte pour la nuit, lorsque j'aper- « çus à peu de distance devant moi, au bord de l'eau, « de longues spirales de fumée qui trahissaient la prê- te sence de l'homme. « Poussé par la curiosité, qui est mon défaut capital, « je pressai le pas dans la direction des feux, et j'eus la sa- « tisfaction de tomber au milieu d'un campement où l'on « faisait excellente cuisine pour le repas du Soir. Des « quartiers de bœuf rôtissaient devant les tisons, ce qui « après tout, valait mieux que mes paquets de graisse « de renne. Malgré la cordialité que je leur témoignai, « les naturels ne m'accueillirent pas aussi bien que je c l'espérais. Il fut question d'abord de me couper en > « morceaux et de me mettre dans le pot-au-feu. Malgré « ce qu'il pouvait y avoir d'intéressant, au point de vue « scientifique, à explorer l'estomac de ces nouveaux-