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238              LES CHASSEURS DE RENNES.

rière ta mauvaise palissade. Quant au vieillard, ton frère,
il. ne sera rendu à aucun prix ; réfléchis donc avant d'ex-
poser à un sort cruel les gens de qui tu as reçu l'hos-
pitalité.
    Les Cheveux-Pâles se levèrent.
    -~- Les trois jeunes guerriers, dit I-ka-eh, vont por-
ter notre réponse à leurs frères ; quant à toi, vieillard,
qui parles si fièrement, tu resteras ici en otage pour
répondre sur ta tête de la vie de l'étranger qui est avec
vous.
    —• Crois-tu , dit le chef de l'ambassade, que les
Cheveux-Pâles attachent quelque prix à la vie ? Ma
vieille tête grise chargée d'ans et celles de mes trois
compagnons étaient sacrifiées quand nous vînmes ici.
Faites donc de nous ce qu'il vous plaira; cela ne changera
rien à ce qui est décidé.
    On laissa partir les trois jeunes hommes, et le vieillard
seul fut retenu prisonnier.

                          XXXVII

   Au moment où les guerriers franchissaient le rem-
 part, un vent léger vint balayer les brouillards, qui rou-
lèrent dans l'espace comme un grand troupeau de
moutons blancs, et le soleil se montra.
  Un grand cri s'éleva parmi les hôtes du Rocher. Le
camp des Cheveux-Pâles couvrait sur un immense es-
pace toute la croupe de la montagne et à si peu de dis-
tance que nous pouvions facilement distinguer les tentes
en peau de bison, les guerriers rangés autour des feux
et les troupeaux broutant l'herbe maigre à travers les
rochers. On travaillait à terminer une palissade du côté
 qui nous faisait face.