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226 SIDOINE APOLLINAIRE. son troupeau du pain solide de la parole de Dieu ; mais il édifiait encore plus par son humilité, sa charité et sa patience que par ses discours. Les plus grands prélats de la Gaule s'adressaient à lai dans leurs difficultés comme à un homme envoyé de Dieu. Répondant un jour à saint Loup, évêque de Troyey, il lui dit avec un grand sentiment d'humilité, en demandant le secours de ses prières : « Moi qui suis accablé sous le « fardeau de mes crimes, je me trouve obligé de prier « Dieu pour les péchés du peuple, quoique en vérité je sois « si misérable que si le peuple priait pour moi il ne « devrait pas espérer d'être exaucé. » Dans une autre épître il se plaint d'être devenu tout d'un coup maître en Israël sans avoir été disciple, Ailleurs, il se compare à un arbre stérile qui se pare de feuilles, ne pouvant jamais produire de fruits. C'est sur ces fondements solides d'humilité qu'il édifiait sans le savoir cette haute réputation de science et de sainteté qui le faisait regarder comme un oracle dans les conciles et les assemblées : « Puisque vous avez juré de « reconnaître et d'accepter la déclaration de mon infir- « mité au sujet de l'élection, au nom du Père, du Fils, « du Saint-Esprit, Simplicius est celui que je déclare « devoir être fait métropolitain de l'église de Bourges. » Et tous les prélats applaudirent à l'unanimité. Mais la vertu du noble évêque allait briller d'un nou- vel éclat et trouver de quoi s'exercer dans les malheurs de la Gaule et de l'Arvernie. Des hordes de barbares, parties des bords de l'Océan et de la Méditerranée, resserraient comme dans un cercle de fer le dernier rempart de l'empire, En474,Euric,leplus puissant de leurs rois, vint mettre le siège devant Clermont. Réduite à ses propres forces et ne recevant de l'empire ni argent ni hommes, cette ville