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224                 SIDOINE APOLLINAIRE.

 visitaient sans cesse ou lui écrivaient. C'est là qu'il com-
 posa ses petits poèmes, ses épîtres, ses épithalames et
 ses panégyriques, remarquables par une sorte de philo-
 sophie douce et résignée. Ce n'est pas encore le chris-
 tianisme bien pur, car ses écrits offrent un étalage
 déplacé et suranné de toutes les vieilleries de la mytho-
 logie ancienne. On n'y trouve toutefois pas un mot de
 regret pour ses grandeurs, si rapidement oubliées ; par- *
 tout au contraire cette égalité d'âme que les philosophes
 ont tant vantée. Sous sa phrase un peu tourmentée et
 chargée d'afféterie , respire un sentiment vrai, une sa-
 gesse simple et sans efforts. Il est déjà pluschrétien qu'il
ne le paraît; on ne saurait assez louer cette pureté d'affec-
tions de famille, cette douceur qui rendait la vie de
Sidoine si commode et si agréable à ses amis, à ses ser-
 viteurs et à tous ceux qui l'entouraient.
   En 467, Athénius, étant parvenu à l'empire, ordonna à
Sidoine, qui était alors à Lyon, de se rendre à Rome. Le
poète, qui avait d'importantes demandes à faire pour
l'Arvernie, obéit ;xvec empressement. Il nous a laissé,
dans une de ses lettres, une relation curieuse de son
voyage à travers les Alpes, sur le Tessin et au bord des
fleuves de l'Italie. Mantoue lui rappelle Virgile ; Rimini,
la révolte de César, et Fiano, la mort d'Asdrubal. En
traversant la Toscane, il tombe malade d'une fièvre
maligne. « Avant d'atteindre le Pomerium, dit-il, je me
« prosternai sur le sol triomphal des apôtres, et je sentis
 « tout à coup se dissiper la langueur qui accablait mes
 « membres. Après avoir éprouvé d'une manière si mira-
« culeuse l'assistance du Ciel, j'entrai dans une hôtellerie
« dont j'ai loué une portion, et c'est là que maintenant je
« t'écris de mon lit; je prends un peu de repos avant de
« me présenter aux portes tumultueuses du prince et des