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                      Gi'.Oïn.UK D1-: SURV1LLR.                '2i',i

    Cette histoire n'est pas aussi insensée qu'elle en a 1 air.
 Il s'est trouvé dans l'antiquité des rhéteurs qui ont déclaré
 que Y Iliade était le produit de petites chansons, cueillies
 çà et là, et rajustées les unes à la suite des autres, pour
 faire un poème immense et complet. Au commencement
 du siècle, on a nié l'existence d'Ossian, et attribué ses
 immortels poèmes à l'imagination vraiment étourdissante
 des rudes et grossiers pêcheurs des Hébrides ou des
 Orcades.
     Enfin un brave gentilhomme du Vivarais qui fai-
   sait de jolis petits vers, de gracieuses petites poésies,
  trouva, vers la fin du siècle dernier, dans les archives de sa
  famii'3,. des poèmes ravissants de grâce, de naïveté et de
  sentiment. Il s'enivra de leur lecture, transcrivit ces vieux
  papiers, les lut et proclama partout avec enthousiasme et
  respect le nom impérissable désormais de Clotilde de Surville,
  son aïeule. Proscrit, émigré, ilpromenadans toute l'Allema-
  gne le manuscrit précieux dont divers journaux donnèrent
  des fragments. Pendant ce temps, les révolutionnaires met-
  taient à sac son château et brûlaient avec ses titres de n o -
  blesse, les papiers originaux bien autrement précieux de
  Clotilde ; lui-même enfin, pris et condamné, il dut monter
  surl'échafaud, mais devant la mort, préoccupé surtout de
  la gloire des siens, voulant la réhabilitation de celle qui était
  dans l'oubli depuis trois siècles, il supplia sa femme délivrer
  à la publicité les poésies de l'aïeule dont il portait le nom.
  Rien n'est touchant comme de voir, à cet instant suprême,
 le marquis de Surville parler de sa conscience, de Dieu,
 de sa femme, de sa famille, de quelques dettes qu'il peut
. avoir et il ajoute : « Je ne peux te dire maintenant où
 j'ai laissé quelques manuscrits relatifs aux œuvres immor-
 telles de Clotilde, que je voulais donner au public
Fais en sorte au moins que ces fruits de mes recherches