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                             LA VALBONE.                          203

    Telle est l'origine d'un grand nombre de villes ou vil-
 lages qui vinrent ensuite se grouper autour de cette ha-
 bitation première et prirent du nom du maître une dé-
 nomination en ieu, que les auteurs traduisent par la ter-
 minaison acus (pour locus, lieu); Meximieu, Maximia-
 cus, lieu de Maxirnus.
    Il est donc de toute probabilité que la plaine de la Val-
 bone n'avait encore aucun nom particulier ; en eût-elle eu
 un dans le langage celte que rien n'eût empêché les sol-
 dats de Sévère de lui attribuer celui de Vallis bona, en
 témoignage de leur succès.
    La seconde objection (1) est celle-ci: le mot de Valbone
 signifie, en langage burgonde, Vallée limite.
    Les guerres que se firent, pendant les trois premiers
 siècles de l'ère de Jésus-Christ, ceux qui furent élus em-
 pereurs par les différentes armées ou factions des Ro-
 mains épuisèrent la puissance de ces derniers, qui y per-
dirent leurs meilleures troupes ; les Burgondes ou Bour-
guignons profitèrent de cet état de faiblesse et d'anarchie
pour sortir de la Germanie et envahir les Gaules. Le der-
nier jour de l'année 408, commença cette terrible inva-
sion sous la conduite du roi Gondioch ou Gondicaire, qui
en 412 ou 413 était maitre de tout le pays compris entre
le Rhône, les Alpes et la Méditerranée.
   Le Rhône formait .une limite trop naturelle pour que
sur ses rives, les Bouguignons aient songé à donner à une
vallée aussi peu étendue que la Valbone cette dénomi-
nation, qui n'aurait point sa raison d'être.
   Il est vrai que chez les Gaulois, les deux rives d'un
fleuve appartenaient presque toujours au même peuple,

  (1) M. le baron Raverat, le savant et spirituel touriste, trop connu
à Lyon pour que nous ayons à rappeler ici ses ouvrages.