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                              LA VALBONE.                           199

     Ces rivières, qui furent teintes de sang, ont servi de
  fondement à diverses hypothèses ; elles ont fait dire à
  Paradin, en son Histoire de Lyon (1), qu'il y avait eu trois
 batailles entre Sévère et Albin : la première à Tournus,
 la seconde à Saint-Just près Lyon et la troisième à la
 Guillotière, en la plaine de Saint-Fond. Les deux rivières
 seraient le Rhône et la Saône.
    Le nom de Béligneux, belli-locus, lieu de la guerre,
 resté au plateau où se termina cette lutte formidable par
 l'intervention de la cavalerie de Lœtus, stationnée néces-
 sairement dans la plaine de la Valbone, fait définitive-
 ment justice de toutes les thèses si légèrement soutenues
 par les anciens auteurs. On trouve les vallées profondes
 où coule d'un côté la Sereine, rivière de Montluel, et le
 ruisseau de Longevent à Meximieux. Les restes de l'ar-
mée albinienne, poursuivis vers Sathonay par l'aile droite
 de Sévère, derrière Béligneux par le centre et l'aile gau*
che de la même armée, furent massacrés au-dessus de la
plaine de la Valbone et définitivement couchés en de tels
monceaux de cadavres qu'au dire de notre historien le
sang coula dans les rivières ; l'étymologie du nom de Pé-
rouges (2) précise le lieu de ce massacre: Per Rubia, dont
on a fait Perugia, en français Pêrogea ; per, le super-
latif qui indique que le sang « s'y répandit avec une plus
grande abondance » qu'à Roye, par exemple.
    Complétons cette triste narration par le récit de la mort
d'Albin.
   Spartien rapporte qu'en Pannonie des augures avaient
prédit à Sévère sa victoire, ajoutant que son ennemi ni

  (1) Lib. 1 er , ch. 31, p. 46.
  (2) L'opinion qui tire la signification de Pérouges de la couleur
rouge ou rougeâtre de la terre de la Valbone est sans valeur, Pérouges,
autrefois Pércges, n'a pu vouloir dire terre rouge.