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190 LA VALBONE. Dans un même ordre d'idées, l'abbé Jolibois affirme (1) que la critique historique doit donner un antre théâtre à la bataille de Sévère et d'Albin. Montnbloud n'est a u - tre chose qu'une éminence que les fortifications d'un château, entouré de tours solides et élevées, rendaient redoutable aux assaillants, mons Terrihilis. M. Paul Saint-Olive, dans les Mémoires de la Société littéraire de Lyon (2), a publié une sérieuse dissertation pour fixer dans la plaine de Rojre l'emplacement défini- tif de cette bataille ; il nous permettra d'en substituer un autre, tout en admettant que cette localité ait pu ser- vir de théâtre à l'un des engagements de cette lutte, à laquelle le récit des historiens permet d'attribuer les proportions d'une courte campagne militaire. Nous voulons apporter dans le débat une pièce de plus; nous n'avons nullement la prétention de croire que notre opinion sera décisive, quoiqu'elle s'appuie des documents les plus positifs. Trois auteurs ont spécialement écrit les faits et gestes de Sevêre et de son compétiteur, mais celui qui fournit le plus de renseignements est Dion Cassius (3), écrivain contemporain, ordinairement exact, ouXiphilin, son abré- viateur. Le récit d'Hérodien (4) est moins circonstancié. Quant à Julius Capitolinus (5) et à Aurelius Victor (6), (1) Histoire de la ville et du canton de Trévoux, verbo Saint-André de Corcy. (2) Mémoires de l'année 1864, p. 81. (3) Histoire Romaine, fragments, 36e et 54e livres: «M. Morelli a retrouvé en 1798 des fragments des livres 55e et 56e. — On y supplée par Y Abrégé de Xiphilin. (4) Son Histoire s'étend de Gordien à Marc-Aurèle (180-238 ap. J.-C.) En grec. (5) Auteur des Vies de l'empereur Antonin et de ses successeurs jusqu'à Balbin (138 à 238). En latin. (6) De Cesaribus historia, depuis Auguste jusqu'à Julien.