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168 I^ES CHASSEURS DE RENDES. Ainsi, parenté de type et parenté de langage entre tous les membres anciens et modernes de la grande famille mongoloïde ou touranienne. Je dois vous dire cependant que la langue de nos hôtes est voisine encore de la forme monosyllabique, ce qui tient évidemment à l'époque et con- firme l'opinion d'éminents philologues, M. Max-Millier, par exemple, pour qui ces formes ne sont que les modes successifs et les phases de développement du langage. L'homme aurait parlé d'ab'ord par monosyllabes; puis il aurait groupé, aggloméré ces monosyllabes par simple juxtaposition, suivant, les besoins les plus primilifs de la pensée ; et enfin des flexions, c'est-à -dire des tranforma- tions partielles du mot, suivant les cas, les temps, les genres etc., seraient venues achever la fusion des mono- syllabes primitifs et augmenter la richesse et la mobilité expressive du langage. Les dialectes aryens occupent le sommet de cette progression. — Dans tout cela, cher docteur, je ne trouve pas le singe, cet ancêtre que vénèrent quelques-uns de no» contemporains, et cependant j ' a i lu dans certains livres, assez ennuyeux pour être savants, que l'homme quater- naire tenait de très-près au gorille, au chimpanzé, voire même au macaque, au choix. — Eh bien! vous avez la preuve que ceux qui ont écrit cela se sont trompés. — Mais enfin, docteur, que pensez-vous de la théorie de l'homme-singe? — Vous touchez là une grosse question qui pourrait nous mener bien loin. En deux mots, voici ma pensée: Quelques savants honnêtes ont cru devoir l'aborder; rien de mieux; la vérité en sortira, mais malheureusement les saltimbanques de la science s'en sont emparés, parce qu'ils y ont vu un scandale à exploiter pour le jeter en pâ-