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                   LES RICHESSES DE M. ALEXIS.                   1151

  verte et de nettoyage, M. Lays rencontra derrière de vieux cadres
  et amena deux immenses gouaches qu'il cherchait depuis un
  instant, qu'il avait souvent admirées mais dont il ne connaissait
  pas l'auteur.
     L'une représentait Planeus et ses Romains posant les fonda-
  tions d'une ville sur les bords tranquilles de la Saône ; l'autre
 Annibal et ses Carthaginois traversant le Rhône pour gagner les
 Alpes qui se dressaient dans le lointain.
     Je reconnus ces deux dessins, chef-d'œuvre d'Epinat, ils n'é-
 taient pas signés.
     11 y a quelques années, j'avais écrit dans la Revue du Lyonnais
 la biographie d'Epinat, mort le 7 juin 1830, juste au moment où
 les esprits émus de la prise d'Alger et bientôt après enivrés,
fous de révolution, avaient bien autre chose à faire qu'à s'occuper
 de la mort d'un artiste même célèbre.
    Voici ce que j'en avais dit dans notre livraison de juin 1851 :
    «.... On était au commencement de 1800, depuis quinze ans
Epinat était hors de France, il avait trente-cinq ans ; il se rendit
à Montbrison, fit une visite à sa famille et revint se fixer à Lyon,
eu son talent et son heureux caractère surent, comme en Italie,
lui procurer des amis
    « Les façades qui ornent les deux extrémités de la place de
Bellecour étaient terminées et le Gouvernement voulait faire
sculpter sur les attiques deux traits de l'histoire de Lyon. Epinat
fut choisi pour en faire les dessins que Chinard devait exécuter.
Quelle joie pour l'artiste qui laisse languir ses facultés d'avoir
enfin une occasion de les déployer tout entières ! son travail ne
sera point enfoui dans l'obscurité du cabinet. Une ville pourra le
contempler à chaque instant du jour, et les étrangers en garde-
ront le souvenir. Il faudra choisir deux faits illustres, deux ac-
tions grandioses dignes du monument et dignes de la seconde
ville de France. Epinat eut le bonheur de trouver une pensée et
il eut le talent de l'exécuter.
   « Sur l'attique de la façade du Rhône,il dessina ce fleuve rapide
sous la figure d'un vieillard. Annibal et ses Carthaginois arrivent,
ils traversent le Rhône et marchent vers les Alpes qu'Annibal