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                  ÉTUDE SUR LE PATOIS LYONNAIS.                    143

Si (iou couvent t'ure la porta,   Vore o m'est forci de craire
Le nonne ou jardin trovarai,      Que fesse un veritobl' amant ;
Et me, on miai,que seraï môrta,   Vaiqua mon annelet de veire
Din mon lineu te me varrai.       In sovenanci, biau galani.

— 0 Magali, si te te fai          — 0 Magali, me rinds content !
    La poura morta,                    Mais, à te vaïre,
Adonc la terra me faraï,          Ve, le-z-etelle, o Magali,
    Et je t'arraï !                    Que l'z an pâli !

  Je clos ici la série de ces citations.Si je n'eusse écouté que
mon désir, j'aurais aimé à poursuivre cette étude jusqu'au
bout; mais il y a des bornes à l'hospitalité d'un recueil lit-
téraire, et je m'aperçois, que je n'ai que trop abusé déjà de
la patience du lecteur.
   Je croirai, néanmoins, avoir atteint mon but si, affriandé
par les discrets emprunts que j'ai faits à cette œuvre remar-
quable, il se décide à remonter à leur source et à vouloir
s'édifier par lui-même. Il y trouvera, lorsqu'il sera parvenu
à se familiariser avec cet idiome, nombre de peintures de
mœurs et de scènes attachantes, une foule d'expressions
heureuses semées un peu de partout, et, chemin faisant,
plus d'une beauté de premier ordre.
  Il me reste maintenant, pour clore cette série d'études,
à étudier notre roman parallèlement avec l'italien, ce pre-
mier-né des langues néo-latines, et démontrer pièces en
main, si faire se peut, que, quoique évidemment inférieur
en grâce et en noblesse à ce fils privilégié, si bien doté par
fa mère commune, il n'est pas sans avoir conservé par de-
vers lui quelques titres à l'héritage paternel.
                                               F. MONIN.