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ÉTUDE SUR LA GENÈSE DES PATOIS ET SPÉCIALEMENT DU. ROMAN OU PATOIS LYONNAIS suivi D'ON ESSAI COMPARATIF DE PROSE ET PROSODIE ROMANES (SUITE (*) MIREIO POÈME PROVENÇAL III. Les vers à soie ont marché depuis la scène de la cueil- lette des feuilles. Eveillés de la troisième, déjà ils ont passé la quatrième et dorment, à l'heure qu'il est, enve- loppés sous leurs fourreaux de soie. Les jeunes filles tra- vaillent à les décrocher des brins de bouleaux où ils ont appendu leurs tombeaux aériens, en prévision d'une ré- surrection, pour la plupart d'entre eux, hélas! fort problé- matique. Ce ne sont que fous rires, petits cris d'oiseaux effrayés, confidences à voix basse, sournoises et perfides médisances. Mais de quoi, je vous le demande, peuvent jaser des jeunes filles déjà mûres pour l'hymen, s'il ne s'y glisse un brin d'amour ? Contro Viae dou juvenome Quand trespire l'amour, la flamo o Vestrambord, Mounte es la chalo proun savento Per s'apara? (1). * Voir les précédentes livraisons, (1) Contre l'oeil d'un jeune homme dardant l'amour , la flamme ou la passion, quelle est la jeune fille assez forle pour se faire un rempart ?