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104 NOTICE DE LA FONDATION construire, le choix d'un style architectural qui permît d'atteindre la plus grande valeur artistique avec une extrême sobriété de moyens. Le style ogival primitif de la première moitié du xni e siècle et le roman de transition du xn e remplissaient seuls cette condition, et encore à des degrés très-diffé- rents (1), car l'architecture romane exigeant indispen- sablement l'emploi multiplié de la pierre taillée eût été l'occasion d'une dépense comparativement bien plus éle- vée. — Notre Forez en effet n'est pas riche en m a t é - riaux de construction, bien différent en cela des deux provinces voisines de Bourgogne et d'Auvergne, abon- damment pourvues de pierres à bâtir de toutes qualités, d'un prix naturellement restreint et d'un emploi par suite très-fréquent et général. — Considération qui, soit dit en passant, explique comment les méthodes architec- turales Clunisiennes, qui ont laissé près de nous de si nombreux et ravissants types d'églises paroissiales, se sont, ainsi que l'école Auvergnate, la plus belle école r o - mane, maintenues florissantes jusqu'à la deuxième moitié du xin" siècle, alors que la Champagne, l'Ile-de-France et la Normandie se couvraient depuis un siècle déjà des chefs d'oeuvre de l'art gothique. Pour l'église Sainte-Anne, on adopta donc l'arc en tiers-point du commencement du xin" siècle. — Le plan, établi sur des proportions assez vastes pour suffire aux besoins d'une population de 6000 habitants, n'a (13) On ne pouvait songer aux méthoies de la Renaissance. Cette architecture, c'est à dire le style latin, dont les merveilles dues au génie de Philippe Brunelleschi et du Bramante, couvrent l'Italie depuis le xiv" siècle, et qui passa les Alpes pour inspirer nos artistes français du xvie, demande un très-grand luxe de matériaux et le fréquent emploi de la sculpture, de For et des marbres polis.