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86 POÉSIE.
J'ai de l'honneur, quoique infidèle, —
Car ainsi, je crois, l'on m'appelle ; —
Qui mieux que toi m'a deviné ?...
Je suis un prince infortuné,
Mais toujours je reprends courage,
En te voyant, suave image !
Tu serais mon idole et mon culte à la fois,
Enchanteresse, ô blonde et ravissante reine !
— Prince, reconnaissez la splendeur de la croix!...
— Et le bel Orient ! Et Mahomet, Hélène ?..
— Vous ne m'aimez donc pas?..
— Oh ! moi, ne plus t'aimer
Je t'adore, je mets à tes genoux ma flamme ;
Ah ! tes nobles attraits savent tant me charmer !
Enfant, je te respecte aussi... comme ma femme !
Si tu l'étais un jour, je serais trop heureux !..
L'amour ne peut donc pas vaincre ta résistance !,.
Laisse-moi m'enivrer de l'éclat de tes yeux,
Qu'ils me donnent au moins une douce espérance !
Sois musulmane enfin !
— Soyez chrétien, ami!
— Hélène, j'en mourrai !... veux-tu donc que je meure?
Adieu ! c'est pour toujours !... mais tu n'as qu'Ã demi
Refusé, ce me semble... et ton cœur d'or me pleure.
IV.
Vois-tu, dans le lointain, le beau ciel d'Orient,
Le Bosphore, les flots de saphir, d'améthyste ?
Vois-tu notre climat splendide et souriant,
Si bien qu'auprès de lui ton soleil serait triste ?
Vois-tu nos soirs brillants, riches de tant d'azur,
De tant d'étoiles d'or, de teintes vaporeuses ?