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LA TESSONNE. 29 sa sœur, première abbesse du couvent. C'est une cha- pelle funèbre qui surmonte le tombeau des seigneurs de cette famille dont le goût artistique lui fait honneur comme sa piété. L'autel, en rétable, est d'une richesse admirable, les marbres précieux blancs et noirs, la pierre d'Apremont, les statuettes, le fini du travail font de cet édicule une merveille qui contraste sans doute avec l'église austère , mais qui est bien dans les leçons et sentences gravées sur les parois et dans les fresques des murs (malheureu- sement fort endommagées) l'image de cette vie ardente donnée toute entière aux guerres, mais aussi aux arts du xvie et du xvn e siècles et dont plusieurs familles forésiennes, les Gouffier deBoisy et d'Oyron, les d'Urfé, les Saint-André étaient des types accomplis, et nous ont laissé tant de spécimens d'architecture, la gloire de nos contrées. Le clocher abbatial contraste encore par son style (1). Elancée et flanquée d'une jolie tourelle, cette construc- tion du xve siècle est couronnée d'une balustrade à jour et de clochetons ; elle s'appuie sur des contre-forts à ré- dents et renferme quatre étages dont la destination est connue; c'étaient la salle des archives, celle de l'horloge, la salle de justice et la prison prévôtale garnie de meur- trières. La tour porte noblement des traces de balles et de boulets, cicatrices des guerres religieuses qui ont af- fligé la contrée. Quelques pierres tombales restent des nombreuses sé- pultures où les hauts et puissants seigneurs sont venus (1) Dom. Chérubin, Lamure ont décrit cette chapelle (l'Astrée sainte.) (1) Le clocher a été bâti par l'abbé Pierre de la Fin, vingtième abbé.