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                        h\   TESSONNE.                     27

 une pieuse dévotion, Alix même y repose. C'est un mo-
 nastère forésien par excellence; les plus grands noms de
 nos annales figurent parmi ses bienfaiteurs. Tant de
 prospérités sont suivies d'embarras, de longues contes-
tations et de ravages, puis une ère de prospérité revient
 pour le couvent au xve siècle, sous les abbés de la Fin.
 Mais le souffle de la réforme se fait sentir dans ces loin-
taines vallées ; l'incurie des abbés commandataires, les
 ravages du temps, la fureur des guerres civiles plongent
l'abbaye dans un état déplorable.
   A la fin des guerres, le bénéfice ecclésiastique passe
aux mains d'un seigneur de Nérestang. Sous son in-
fluence, les religieux quittent le monastère, par échange
avec celui deMégemont en Auvergne, et les dames cister-
ciennes de Mégemont viennent s'établir dans les ruines
delà Bénissons-Dieu; l'abbesse, fille aînée des Nérestang,
relève les bâtiments, impose une discipline ecclésiastique
sévère, et malgré certaines persécutions qui lui sont sus-
citées par son zèle même, revient donner au* monastère
de longues années de piété et de tranquillité. Le xvm e
siècle, une mauvaise administration des revenus fit
décliner de nouveau le couvent, la révolution le trouva
presque ruiné. Fidèles après ce temps d'orage, à ce vieux
nid qui abrita leur jeunesse religieuse, quelques dames
suivies de leur aumônier, revinrent vivre en commun dans
une maison, et mourir sous les murs de l'antique abbaye.
   Il faut voir l'église, qui seule reste de tant de choses ;
quand le ciel chargé de grandes nuées accentue la val-
lée sous les rayons et les ombres, et quand une ondée a
lavé les toitures aiguës, une charmante mosaïque de tui-
les vernissées de vives couleurs, une haute flèche aiguë
entre quatre clochetons pointant parmi les arbres solli-
citent le regard déjà enchanté.