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LA TESSONNE Qu'est venu faire là ce chemin, avec ses hautes levées, sa lourde arcade ? Comment est-il venu détruire l'effet pittoresque eu vallon, couper ce parc magnifique ? Il ne devait, dit-on, pas même épargner le château, pas même l'élégante chapelle dont le pignon néo-gothique perce à travers les pins et ce n'est qu'au prix d'énormes sacrifices qu'il a bien voulu consentir à gâter la vallée, le brutal! Voici les serres où l'art du jardinier sait entretenir une végétation tropicale, couleurs et parfums, formes étranges, camélias en fleurs sur lesquels se détachent des flores de marbre blanc; le goût y règne en souverain, c'est une odeur de bonne compagnie. Avançons sous les ombrages princiers qu'entretient l'humidité de la Tessonne. Le manoir, reconstruit très- simplement, est largement ouvert à l'hospitalité, qui y est de tradition. Là sont des trésors d'art, amassés par les familles dont les ascendants illustres dans l'histoire étaient de ces Français somptueux pour qui artistes peintres sculpteurs ont longuement travaillé : Mécènes généreux, artistes féconds ; heureux accord des positions sociales et du génie, n'usant de leur influence, de leur richesse, de leur savoir que pour le plus grand bien des belles choses; l'art ne saurait périr, il se transforme, il se fait bourgeois , il pourra se faire populaire; mais verrons-nous jamais renaître des circonstances si favo- rables à son développement? Aujourd'hui, en ce temps (*) Voir la précédente livraison.