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414 LK MAJOR GÉNÉRAL MARTIN. co2nbattre Tippoo et les princes mahrattes, aidés dans leurs préparatifs de guerre et leurs expéditions par les Français que cite cet auteur et qui tous, comme Martin, animés du légitime désir de se créer une position, quit- taient la France pour aller dans ces contrées lointaines former les armées des princes indigènes et mettre au ser- vice de ceux-ci leur intelligence et leur épée. Ajoutons, pour être simplement juste envers Martin, que combattre les troupes des princes indigènes, qu'elles fussent com- mandées ou non par des Français, ce n'était point porter les armes contre la France, dont le gouvernement n'a- vait rien à voir dans les démêlés et les luttes de la Com- pagnie anglaise avec les Hindous. La générosité de Martin était proverbiale; sa droiture lui faisait traiter tous ceux qui l'approchaient, ses servi- teurs, ses esclaves, avec une justice et une bonté dont l'exemple, mieux que toutes les théories humanitaires, devait apporter chez ces populations de mœurs si diffé- rentes des nôtres la civilisation dans ce qu'elle a de plus utile et de plus noble. Il aimait et cultivait la physique expérimentale, et l'on raconte à ce sujet qu'il répéta en présence du nabab les expériences aérostatiques de Mont- golâer. Le prince, enchanté de ces merveilles, lui ordonna de construire pour une nouvelle épreuve un ballon dont la nacelle contiendrait vingt personnes. Si désireux qu'il put être de'plaire à son royal protecteur, Martin lui fit sentir le danger d'une telle ascension pour ceux qui se- raient ainsi emportés dans les airs. « Qu'est-ce que vingt hommes de plus ou de moins? répondit le nabab; qu'une pareille misère ne vous arrête pas. » Cette « misère » ce- pendant fut justement ce qui l'arrêta. Martin, qui savait apprécier ce que vaut la vie des hommes et qui avait l'amour de son semblable, qu'il fût esclave ou libre, éluda