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                  LES CHASSEURS DR RENNES.              299

 vers et contre tous la parfaite bonne foi, mettant le si-
 lence dont il était victime au compte des distractions si
 ordinaires aux savants. Par un excès de délicatesse, il
 ne voulut même pas écrire au docteur, et l'affaire en
 resta là.
    T. était de ceux qui sont toujours dupes.
   Peu de temps après, les journaux nous apprirent la
 mort de Lehmwasser. Que Dieu ait son âme !
   Alexandre le pleura et se félicita d'être resté son ami.
 Mais je crois qu'il ne se consola jamais de l'oubli du doc-
 teur à son égard. A partir de ce moment, il fut pris de
 spleen et sa santé s'altéra. Un matin il me fit appeler
pour me déclarer qu'il allait mourir, ce qui, en effet, ar-
riva huit jours après. Ce fut un brave et honnête garçon
 de moins sur terre !
   Il me faisait son héritier et me chargeait de publier
son manuscrit, y mettant pour condition expresse que je
tairais son nom. C'est un devoir dont je m'acquitte au-
jourd'hui, et qui suffira à expliquer la courte introduction
dont j'ai cru devoir faire précéder son livre.
   Outre que cette publication réparera l'oubli commis
à son préjudice, elle servira peut-être aussi à vulgariser
des faits à l'ordre du jour de la science, et qui méritent,
me semble-t-il, d'entrer dans la circulation.