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Slin LE CANTON DE MORNANT. 23 libéralités du seigneur ou de ses prédécesseurs (1). Mais, dans les premiers temps de l'époque féodale, le plus souvent les barons ne devaient leurs possessions qu'au droit du plus fort. Et telle était bien ici l'origine du droit d'Adon de Riverie. La circonstance, qu'il possédait l'église de Saint- Maurice à titre d'alleu, suffit déjà pour nous faire croire à une usurpation, alors même que nous ignorerions que cette même église avait été donnée aux moines de Sa- vigny et de Mornant, déjà vingt ans auparavant, par deux seigneurs nommés Gauzerand et Hugues (2). Et ce qui achève de rendre cette usurpation évidente, c'est que, vers la même époque, Adon restitua au chapitre de Saint-Paul de Lyon l'église, le cimetière et la dîme de Larajasse, dont il s'était aussi emparé (3). Adon de Riverie eut deux fils : Adon et Ilion. Ce dernier fut chanoine de l'église métropolitaine de Lyon. Adon, deuxième du nom, qu'une charte de l'an 1110 environ qualifie de prince illustre (inclytus pririceps), possédait sur le Rhône, près de l'église de Saint-Nizier, un port dont la propriété lui était contestée par l'Eglise de Lyon. Mais une transaction ménagée par le chanoine Ilion entre son frère et l'archevêque Josserand, termina heureusement ces difficultés. Adon donna et restitua [dédit et reddidit) à l'archevêque et à l'église de Saint- Etienne tous les droits qui appartenaient à cette der- nière sur le port en litige. Cette restitution reçut néan- moins toutes les apparences d'une vente. Car l'arçhe- (1) Menestrier, loc. cil. — Guizot. Histoire de la civilisation en France, 13e leçon. (2) Cartul. de Savigny. ch. 759 et 760 (3) Inventaire des titres du chapitre de Saint-Paul, î' 66. Biblothè- que Coste, n° 2977. — Obitmrium ecclesiœ Lugdimensis, p. 175.