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520 MATTHIEU DE VAUZEI.LES.
les intéressés se laissaient aller au découragement; enfin
le mal semblait irrémédiable. « Et combien, dit Matthieu
« deVauzelles, que j'eusse très-bon vouloir et intention de
« m'acquitter pour le devoir de mon office d'advocat pour
# le roy audit parlement de Dombes pour la poursuite de
« ladite réformation, comme chose fort salutaire et prou-
« Stable au bien publiq : toutesfois, pource que j'ay
« congnu que les péageurs des autres parlements n'ont
« voulu obeïr, ny moins lesdits parlements bailler let-
« très de placet ; et que ceux qui avoient fait l'entre-
« prinse et poursuite, tant les marchands que les voitu-
« riers, se sont totalement retirez et refroidis en sorte
« que je n'y voy grand espoir: à ceste cause j'avais
« tout laissé en désespoir. Mais depuis, pour m'acquitter
« et montrer qu'il n'ha tenu à moy, d'un bon vouloir me
« suis délibéré (durant le temps de ces vacations de ven-
« danges) estant à Millery (33), de parfaire ce petit
« traité des péages en langue vulgaire, à ce que Ichacun
« entende ce qu'il doit payer, et de quelles marchan-
« dises, et pour retirer les péageurs à ce qu'ilz ne fassent
« abus et exactions indues: protestant que je n'entens
« aucunement parler ne toucher aux péages du roy,
« mais seulement des abus que font les fermiers du roy et
« autres particuliers propriétaires, et leurs fermiers le
« plus sans tiltres, ou contre la forme de leurs tiltres et
« anciens tableaux et cartulaires, et contre le vouloir et
« intention du roy assez déclarée par ladite commission
« et par plusieurs édits de ses prédécesseurs deûement
« publiez par devant Messieurs du grand Conseil et en sa
« vénérable court de parlement à Paris (34). »
(33) Bourg situé à seize kilomètres au sud de Lyon, renommé pour
ses vins. Matthieu y avait une maison de campagne fArch. Com,. S.
C. C. SSJ-
(34) Prologue, pp. 2 et 3.