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LES BEAUX-ARTS A IAON. 467 drons pas de donner la nomenclature des œuvres de notre artiste (4); élu membre de l'Académie de peinture et de sculpture en 1676, successivement nommé professeur, rec- teur, directeur, enfin chancelier de cette Académie, Coy^- sevox appartient à la France et non pas seulement à l'art lyonnais. Il n'exécuta pour le consulat que le buste de l'ar- chevêque de Lyon, Camille de Neuville (2) ; et Lyon ne possède de l'éminent sculpteur qu'une œuvre par miracle échappée au marteau des démolisseurs, un groupe char- mant qui durant le siècle dernier décorait la maison située h l'angle de la rue Bât-d'Argent et de la place du Plâtre (3) et qui orne aujourd'hui l'autel de la Sainte-Vierge dans l'église Saint-Nizier. Il représente l'enfant Jésus et sa mère : la Vierge est debout et soutient du bras droit le pe- tit enfant qui est également debout et un peu en arrière ; elle se tourne du côté gauche tandis que l'enfant se tourne du côté droit. Il résulte de ce double mouvement contraire quelque chose d'exagéré et de violenté dans la pose qui s'explique très-bien par la place qu'occupait primitive- ment ce groupe mis à l'angle d'une maison, et destiné à faire face aux passants dans des rues qui se croisaient : Coysevox n'avait pas sculpté cette statue pour qu'elle fût placée sur le tabernacle d'un autel et appliquée contre un (1) Voir Biographie universelle. — Monfalcon, Histoire monumen- tale, II, 269. (2) On lit dans les archives de Lyon BB, 281, 1675 : « Mandemenl de 2,100 livres à Antoine Coysevox pour la dépense qu'il a faite pour los deux busqs (bustes) de bronze et douze de piastre de Monseigneur l'archevêque de Lyon ». — A. l'exposition de 1699 figuraient, suivant Florent Lecomte, le portrait du roi en bronze et ceux de la feue reine et de Monseigneur, en marbre blanc : Voir Cabinet des singularités d'architecture, peinture, sculpture et gravure, III, 246. (3) Voir Pcrnetli, Les Lyonnais dignes de mémoire, II, 133.