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                           CHRONIQUE LOCALE.                               435
çanl», par Antouin Chaix, ancien notaire, chef du contentieux au Crédit
lyonnais. Ce précieux petit volume donne, sous la forme d'un dictionnaire,
tous les conseils qu'on peut désirer en présence des difficultés nombreuses
qui naissent à chaque pas dans les affaires. C'est un homme de loi érudit
et consciencieux, qui coûte peu, qui conseille bien, et qu'on peut avoir
continuellement à côté de soi sur son bureau ; Le président Favre, Vaugelas
et leur famille, par Révérend du Mcsnil; les familles Favre contemporai-
nes, par le même, nouvelle illustration, celle de l'antiquité et de la no-
blesse, pour le célèbre avocat autrefois notre député ; la Comédie indus-
trielle du Capital et du Travail, élude de socialisme pratique , par Victor
Corandin. Jamais le spirituel auteur du Roi des oncles et de Je ne crois
plus à rien, n'a touché avec plus de talent à des questions plus hautes et
plus brûlantes. Si ce petit volume avait paru à Paris, les canons du jour-
nalisme auraient tiré. Il faudra bien du temps avant que cette renommée
provinciale n'arrive au niveau qu'elle mérite.
   Pour le moment, disons que sous une forme enjouée et légère, avec le
style et la forme d'un roman, M. Corandin a traité et peut-être résolu la
grande question de l'association du capital et du travail.
   Puis M. Léon Charvet a publié un nouveau volume de ses Biographies
d'architectes. Cette fois l'auteur s'est attaché à une famille entière d'artis-
tes : Les de Royers de la Vaffenière, dont le pins célèbre a créé notre
Palais des arls. Cet ouvrage, avec planches et plans, a été tiré avec tant de
soin, que des lecteurs superficiels ont cru, au premier coup d'oeil, qu'il
sortait des presses de Louis Perrin ; c'est en faire l'éloge.
   Un autre volume réellement sorti des presses de noire célèbre confrère,
est une Comédie bressane en un acte et en vers, composée, en 1675, par
Jacques Brossard de Montaney, et publiée ces jours-ci chez Gromier aîné,
libraire-éditeur à Bourg, par les soins de M. Philibert Le Duc, réminent
poète et bibliophile bressan. L'Enrôlement de Tivan est illustré de dessins
fort comiques dus au crayon d'un tout jeune homme qui débute, M. Alfred
Chanut.
   Que ce jeune artiste travaille, étudie et surtout fuie la facilité et la tri-
vialité, et on peut lui prédire un avenir dans les arts.
   — M"e Siefert a fait paraître un nouveau volume les Stoïques, dont nous
parlerons dans notre prochaine livraison.
   Enfin l'imprimerie de notre confrère Pitrat aîné a donné le jour à un
in-12 extrêmement élégant, admirablement imprimé, orné de jolies plan-
ches et dû à la plume d'une de nos célébrités, M. E. Mulsant, dont les tra-
vaux sur l'entomologie sont devenus classiques.
   Les Souvenir» du Mont-Pilat défient la comparaison avec les plus gra-
cieuses publications parisiennes. Quant au livre, il donne une envie déme-
surée d'aller visiter la plus belle montagne de nos pays. Nous n'engageons
pas les paralytiques et les impotents à l'acheter, ce serait pour eux une
lecture dangereuse.
   — Nous apprenons une bonne nouvelle, bonne pour les mœurs autant
que pour les arts ; le groupe de Carpcaux , la Danse, à qui une heureuse
tache d'encre avait fait une renommée, va, dit-on, disparaître de la façade
de l'Opéra. Il est probable que ce groupe aurait été enlevé depuis long-
temps si une main amie ne lui avait donné le baptême du martyr. On parle
de M. Gumery pour remplacer M. Carpcaux.