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              LE PAGE DU BARON DES ADBETS.               437

de maître Jean de Tournes se dirigea. Sans paraître em-
barrassé des tours et des contours des chemins, de l'en-
chevêtrement des sentiers, .des fondrières et de l'humi-
dité, il fila droit devant lui et fut bientôt devant la porte
d'un premier enclos.
   Un chien à longs poils roux dormait non loin de là.
Au bruit des pas de l'enfant il se leva ; s'enfant obliqua
et se dirigea vers le levant.
   Arrivé vers un buisson épais il siffla d'une certaine
manière; un berger qui gardait de petites vaches éti-
ques s'approcha.
   — Que veux-tu ? dit le berger.
   — Maître Landry y est-il ?
   — De la part de qui ?
   — Du capitaine Louis.
   — II y est. Entre.
   Et relevant des branches artislement courbées, le ber-
ger fit une légère ouverture à travers laquelle se glissa
l'apprenti.
   Le berger conduisit son compagnon vers un champ
où travaillait une sorte de géant sauvage. Une barbe
épaisse et inculte couvrait sa figure ; un tablier de cuir
attaché autour du cou descendait jusqu'à ses pieds ; un
fort trident de fer armait sa main.
   — Maître Landry, dit l'apprenti avec une familiarité
qui n'était pas exempte de crainte, le capitaine Louis
vous envoie ce billet.
   Landry prit l'écrit chiffonné, le lut attentivement et
répondit comme une chose indifférente et naturelle:
    — Dans une heure deux chevaux seront à la Pierre-
 Fraîte.