Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
392                  LES FEUILLANS DE LYON.

 ches, ainsi qu'on peut s'en assurer dans l'acte de vente du claus-
 tral des dits religieux, en 4 791.

                                III.

  Ce fut probablement la faveur dont jouissaient les Feuillans
auprès de l'autorité qui engagea la confrérie des négociants de
Lyon à choisir leur église pour lieu de réunion- Je puiserai des
renseignements sur cette pieuse association dans un petit volume
de 68 pages, auquel je tâcherai de conserver sa naïveté qui
n'est pas sans charme. Voici son titre : Institution et règlement
de la confrérie des négociants de Lyon, établie dans l'église des
RR. PP. Feuillans ; avec un abrégé de la vie de saint Hommebon,
patron de la confrérie. Chez Antoine Jullièron, à renseigne des
Deux Vipères. 1668.
  Ce petit livre commence par un carmen de Hieronyme Vidn,
en l'honneur de saint Hommebon :
                  Béate pauperum pater,
                  Deeus Cremonœ, Bomobone, etc.

   Après une dédicace à MM. les négociants de Lyon, nous lisons
la vie du patron de l'œuvre. Il naquit à Crémone, de marchands
 médiocrement riches, qui le firent baptiser sous le nom de
Hommebon, par une inspiration secrète du ciel. D'après l'auteur
« il était fort éloigné des vices qui sont ordinaires à la plupart
« de ceux qui font profession de la marchandise, comme la fraude
« et l'avarice, l'injustice, le mensonge et l'envie. Il était si peu
« attaché aux richesses qu'il n'excédait jamais un poinct du juste
« prix. » Son excessive charité déplaisait singulièrement à sa
femme, qui voyait probablement la ruine en perspective ; mais
Dieu faisait des miracles en sa faveur. Ainsi, dans un temps
où il y avait une grande misère à Crémone, il distribua aux pau-
vres, en l'absence de sa femme, une provision de pain recueillie
dans son logis, et le soir à souper on trouva la même quantité de
pains et beaucoup meilleurs. Une autre fois, portant des bouteilles
de vin à ses laboureurs, il rencontra en route des pauvres altérés