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                    LES BEAUX-ARTS A LYON.                        375

que supportent des arcades (1 ) ; le soubassement est devenu
un véritable rez-de-chaussée par suite de la différence de
niveau des deux cours intérieures. Entre les fenêtres de
cette façade orientale de même qu'entre les fenêtres laté-
rales des pavillons, fenêtres qui forment deux étages éle-
vés, sont placés, comme décoration, des tables saillantes
surmontées d'une énorme figure., espèce de mascaron.
   A une époque où l'architecture avait répudié le simple
pour le composé, le sévère pour le bizarre, la grandeur
pour l'exagération, il faut savoir gré à Simon Maupin de
n'avoir écouté que son bon goût. Nous serions tenté de
croire que cet artiste n'avait pas été en Italie, à voir
le peu de réminiscences qu'il montre de l'art italien. Et
nous nous en félicitons, car il en résulte pour notre Hô-
tel-de-Ville une physionomie originale : c'est un monument
qui a un caractère éminemment français. Il n'a rien de
classique, mais il n'a rien de l'architecture fantaisiste qui
régnait en Italie. Les bossages, dont Debrosse a abusé
dans la construction du Luxembourg, ne sont adoptés que
pour border et faire saillir les parties qui doivent former
 avant-corps ; les pieds-droits ne sont pas ornés de ces iné-
vitables pilastres que les architectes multipliaient pour
 prouver qu'ils avaient étudié les ordres de l'architecture
 grecque ; enfin les corniches ne se livrent pas à ces res-
 sauts qui fatiguent les regards.
   Une grande simplicité de lignes, une symétrie parfaite,
 une harmonieuse ordonnance des étages, une heureuse
 répartition des pleins et des vides, telles sont les qualités
 qui donnent à l'œuvre de Simon Maupin un air d'élégante
 et sévère noblesse.

   (1) Cette disposition d'une galerie, formant terrasse, pour unir deux
ailes, avait été adoptée par Lemercier lorsqu'il construisit à Paris le
palais Cardinal.