Revue du Lyonnais » série 3 - n°9 ( 1870 ) » pp.373

                     LES BEAUX-ARTS A LYON.                         373

   Après tout, l'absence des documents biographiques pour
les artistes est chose fréquente au dix-septième siècle
aussi bien qu'au seizième siècle ; et à ne citer que des con-
temporains de Simon Maupin, de Brosse l'architecte du
Luxembourg, Lemercier l'architecte du palais royal et de
la Sorbonne, et Campen l'architecte de l'Hôtel-de-Ville
d'Amsterdam, n'ont d'autre biographie que l'histoire de
l'Å“uvre qui les immortalise.
   Notre Hôtel-de-Ville n'a pas l'importance et le dévelop-
pement des palais que nous venons de nommer. Il a la
forme d'un rectangle (1) avec un pavillon à chaque angle ;
la façade principale est sur la place des Terreaux et r e -
garde le couchant. Cette façade se compose d'un soubas-
sement à petites ouvertures, d'un rez-de-chaussée en a r -
cades feintes formées par des pieds-droits qui n'ont aucune
ornementation, d'un premier étage avec neuf grandes
fenêtres à frontons angulaires, d'unattique percé de basses
fenêtres et ornées de festons. L'attique dans le plan pri-
mitif, tel que les gravures du temps représentent l'Hôtel-
de-Ville, n'existait que dans les deux pavillons ; le corps de
logis central n'avait qu'un étage : c'est Mansart qui dé-
veloppa l'attique sur toute la façade, plaça la balustrade
 et fit transformer en toiture à forme de dôme les toits en
grand comble ardoisés et ornés de riches plomberies qui

   (1) La façade a 48 mètres de largeur, les deux ailes en retour qui
forment les côtés du rectangle ont 117 mètres de longueur. Il n'y a
pas de façade sur la place de la Comédie; cependant sur le plan
primitif de Simon Maupin il existe un bâtiment reliant les deux ailes.
L'espace intérieur est subdivisé en deux cours, l'une qui a 58 mètres
et est plus élevée, l'autre qui n'a que 24 mètres de longueur : deux
terrasses, jadis découvertes toutes deux, supportées par des arcades,
limitent les cours et établissent la communication entre les ailes à la fin
de chaque cour. La surélévation de la cour principale, eu égard au ni-
veau des rues adjacentes, est une idée ingénieuse de Simon Maupin.